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Emily Rose Michaud est une artiste et éducatrice interdisciplinaire qui œuvre au carrefour de l’organisation communautaire, de l’écologie et la participation citoyen. Son art, met en relief l’importance des paysages marginaux au sein de la société, s’associe à la terre comme à un être vivant et s’exprime par le biais de moyens d’expression éphémères. Sa production artistique est variée : art nature, installations, dessin, écrits, performances et art d’intervention. Au cours des dernières années, ses projets d’art in situ, ses participations à des conférences, ses projets d’art activiste sur le plan communautaire, ses performances et ses publications ont tous été le résultat de son approche environnementale. Son œuvre a été mise exposée à l’échelle nationale dans des galeries d’art, ainsi que dans des lieux et des espaces moins formels. Emily a aussi su attirer l’attention des médias internationaux grâce à son projet du Jardin Roerich, mis en oeuvre à Montréal (2007-2011).

Établie à Montréal depuis 2000, Emily a travaillé en collaboration avec des personnes issues de différents horizons, soit des architectes, des botanistes, des jardiniers, des représentants municipaux, des activistes, des journalistes, des membres de groupes communautaires, des politiciens et des jeunes. En 2009, elle a co-fondé l’organisme à but non-lucratif Les Amis du Champ des Possibles, un organisme mené par des citoyens et qui veut démontrer et encourager l’importance culturelle, écologique et sociale des espaces urbains sauvages. Ses efforts soutenus dans l’art et le paysage ressortent des régions biogéographiques de l’Outaouais dans l’ouest québécois et de Montréal.

Emily a rédigé des textes pour des publications universitaires. Elle a été directrice artistique et co-rédactrice du Roerich Garden open book project, (2008-2011), en plus d’avoir produit des essais et des textes pour les recueils DIY Citizenship: Critical Making and Social Media, MIT Press (2014), et Thinking With Water, McGill-Queen’s University Press (2013).

Emily Rose Michaud détient un bac en beaux-arts de l’Université Concordia à Montréal, un bac en éducation de l’Université d’Ottawa. Elle réside à Gatineau.

Mot de l’artiste

Une médecine pour guérir le désespoir. La production d’œuvres d’une beauté ou d’une puissance émotive pouvant inspirer et pousser les gens à agir ou à tendre vers un bien-être commun. Voilà ma présente définition de l’art. Depuis 2000, je demeure tantôt à Montréal, tantôt dans les collines de la Gatineau. J’obéis au désir incontrôlable que j’ai de déménager. D’une part, je trouve vivifiant la vie culturelle et les mouvements sociaux des métropoles, de l’autre, je ressens un besoin personnel d’être créative en m’inspirant des conditions et des éléments imprévisibles des paysages vivants; sous le ciel, au bord de l’eau, dans les grands espaces.

Art nature, installation in situ, performance, dessin ou la peinture; mon art représente bien plus qu’un simple objet – j’y transmets mon expérience. J’invite les gens à participer à une chose naturelle et éphémère dans le but de restimuler le sens d’appartenance. Dans mon œuvre, je m’efforce de collaborer avec des forces environnementales et sociales plus grandes que moi, de vaincre le cynisme, d’éveiller notre conscience de la responsabilité collective que nous avons envers les lieux dans lesquels nous vivons et d’approfondir notre relation aux paysages qui nous entourent. En tant que praticienne des arts visuels, je fais appel à la vie (et l’énergie) sociale, ce qui n’est pas encore une comme forme d’art reconnue. Je ne prétends pas être auteure, mais plutôt co-auteure de mes créations.

De façon plus concrète, voici quelques-uns de mes projets : une performance de laquelle, déguisée en sirène en plein centre-ville, j’ai offert aux passants des échantillons d’eau des rivières et des lacs du Québec; la mise sur pied du Jardin Roerich (2007-2011) – une œuvre collaborative à l’échelle d’un paysage, crée dans le but d’entamer un dialogue sur l’avenir d’une cours de triage abandonnée qui est redevenue un endroit sauvage, l’un des derniers endroits non-développés du quartier Mile-End à Montréal. Le projet a porté ses fruits : les citoyens se sont rassemblés et se sont prononcés quant à leurs rêves et priorités. Le zonage de l’ancienne cours a donc été changé de zone industrielle ou commerciale à celle de parc. Le plan de développement de 9 millions de dollars de la ville de Montréal a été scruté de près, et l’endroit est aujourd’hui protégé. J’ai aussi expérimenté avec une série de tapisseries vivantes sur une période de quelques années; c’est-à-dire que j’ai fait germer des graines sous une toile de jute, afin de les transformer en installations de sculpture, à l’intérieur comme à l’extérieur, dans le milieu urbain comme dans le milieu rural. Dans mon plus récent projet, j’ai réalisé un film sur la rivière Gatineau, en Super 8, qui a été projetée sur une tapisserie vivante faite de seigle et de blé.

Qu’elle se manifeste par des tapisseries vivantes, par des projets d’art nature étendus sur quelques années ou par un livre numérique conçu pour être modifié, mon œuvre englobe les processus et les traces vivantes des matériaux comme pratique social. J’expérimente avec des façons de travailler qui enrichissent les espaces publics, qui font des spectateurs des participants et qui poussent la production artistique au-delà des milieux restreints, pour la transformer en action sociale, politique et environnementale. Selon une optique naturelle, culturelle et civique, je m’intéresse aux systèmes de vie de notre monde, de nos villes et de nos villages – et surtout à leurs relations aux autorités municipales et politiques ainsi qu’aux décisions qui ont un effet sur le développement, l’écologie et l’utilisation des terres dans les milieux urbains et ruraux.

-Décembre 2014

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